Développement et santé des tout-petits : la pandémie de COVID-19 met en lumière des défis
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C’est à l’occasion de la Grande semaine des tout-petits que la Démarche COSMOSS Bas-Saint-Laurent souhaite mettre en lumière des éléments du portrait annuel de l’Observatoire des tout-petits « Comment se portent les tout-petits », qui comprend une recension des plus récentes études sur les effets de la pandémie sur les tout-petits et leur famille.
Temps d’écran et sédentarité, des enjeux majeurs de santé
Une donnée particulièrement préoccupante du portrait de l’Observatoire montre que la pandémie de COVID-19 est associée à une diminution importante de l’activité physique des enfants de tous âges ainsi qu’à une augmentation des activités sédentaires, notamment le temps passé devant les écrans. Ces changements sont particulièrement prononcés pour les enfants vivant dans des milieux défavorisés. Déjà, selon les données populationnelles de 2016-2019, 40 % des enfants âgés de 3 à 5 ans ne rencontraient pas les recommandations canadiennes en matière d’activité physique au Québec et 50 % d’entre eux n’atteignaient pas celles en matière de temps passé devant un écran.
La Docteure Marie-Ève Blanchet, pédiatre au Centre hospitalier régional de Rimouski, observe cette situation dans sa pratique auprès des familles. « Il est primordial qu’un enfant ne soit pas exposé à un écran avant l’âge de deux ans. Une grande exposition est associée, entre autres, à une moins bonne motricité et à de faibles habiletés sociales. Il faut informer et soutenir les familles dans ce défi très préoccupant, car il y a des enjeux pour l’enfant dès l’entrée à l’école et pour notre société en termes de santé », précise-t-elle. De son côté, Laurie Vaillancourt, directrice du CPE La Baleine bricoleuse à Trois-Pistoles, rappelle qu’il est important de laisser les enfants bouger et jouer librement et à l’extérieur le plus possible. « Trop souvent, on veut animer les enfants. On leur fournit des jouets et appareils électroniques afin d’éviter qu’ils s’ennuient. Pourtant, si on les laisse faire, c’est alors que leur autonomie et leur imagination peuvent se développer », souligne Madame Vaillancourt.
L’insécurité alimentaire touche également les tout-petits
Selon l’Observatoire des tout-petits, la pandémie est par ailleurs associée à la détérioration de la qualité de l’alimentation chez les enfants (ex. : les collations sucrées et la malbouffe), ainsi qu’à une augmentation de l’insécurité alimentaire, tout particulièrement dans les ménages à faible revenu. « On le sait, les aliments sains sont essentiels au développement du corps et du cerveau des tout-petits. Bien que les parents aient une responsabilité, le soutien des communautés est sans aucun doute important pour aider les familles plus vulnérables à bien nourrir leurs enfants », ajoute Docteure Blanchet.
Des moyens et des outils pour agir ensemble
Qu’il s’agisse de soutenir l’accès aux aliments sains, de contribuer à l’aménagement de parcs, de zones familiales sans écran, de trousses pour développer la lecture ou la motricité des tout-petits, des moyens sont de plus en plus à la disposition des familles partout au Bas-Saint-Laurent. « Nous souhaitons mettre en lumière les enjeux de santé pour nos tout-petits et, surtout, rebondir ensemble comme nous le suggère le thème de la Grande semaine des tout-petits. Des solutions existent et sont à notre portée pour faire en sorte que nos enfants grandissent en santé. Les partenaires COSMOSS collaborent sur cet enjeu en proposant des moyens pour soutenir le développement de saines habitudes de vie dès la naissance », mentionne la présidente de la Démarche COSMOSS, Anne Duret. On peut découvrir une série d’initiatives inspirantes sur le site web de COSMOSS Bas-Saint-Laurent à cosmoss.qc.ca.
Zoom sur des initiatives des partenaires COSMOSS
- Les partenaires COSMOSS de La Matanie et du Témiscouata ont créé la campagne « Avec nos enfants pas d’écran » qui propose des solutions alternatives et des outils proposant des routines sans écran à plusieurs endroits fréquentés pas les familles mais aussi en ligne : Avec nos enfants pas d'écran
- Initié en 2020 par les partenaires COSMOSS au Kamouraska, le projet Grandir en nature favorise une approche pédagogique immersive à l’extérieur pour les enfants d’âge préscolaire. Devant les retombées positives, le projet est maintenant déployé au Bas-Saint-Laurent par le Réseau des services de garde à la petite enfance de l’Est-du-Québec et la Table intersectorielle régionale en saines habitudes de vie COSMOSS.
- Une foule d’initiatives ont été réalisées depuis les dernières années pour favoriser un meilleur accès aux aliments sains partout au Bas-Saint-Laurent avec le soutien des Démarches locales COSMOSS : des jardins pédagogiques dans les cours d’école, les services de garde et les municipalités. Des activités de glanage de jardins, des frigos partagés et des ateliers de cuisine parents-enfants sont offerts dans plusieurs communautés de la région.
La Grande semaine des tout-petits, activités au Bas-Saint-Laurent
Du 14 au 20 novembre 2022, la Grande semaine des tout-petits est l’occasion de communiquer et de susciter le dialogue autour du développement des tout-petits, de mettre en lumière des initiatives qui soutiennent la petite enfance et de mobiliser l’ensemble de la société. Au Bas-Saint-Laurent, des partenaires COSMOSS proposent des activités aux familles pour l’occasion.